VIOLENCE
Quelques infos ...
Les enfants face à la maltraitance
La maltraitance à enfant n'est pas un phénomène récent, même si c'est aujourd'hui que l'on en parle le plus.
C'est la prise de conscience de ce problème, le déliement des langues, la médiatisation de certaines affaires et l'élaboration de textes législatifs (convention des droits de l'enfant par exemple) qui ont transformé notre perception.
Les différentes formes de maltraitance :
Les violences physiques
Les violences sexuelles
Les violences psychologiques
Les violences physiques :
De toutes les formes de violence, les violences physiques sont celles qui se perçoivent. Elles sont donc plus repérables, plus mesurables, plus facile à identifier.La maltraitance physique se reconnaît par les traces qu'elle laisse sur le corps de l'enfant : hématomes, brûlures, fracture, et par l'intention effective de l'auteur d'infliger un sévices pour se faire obéir, pour dominer et maîtriser l'autre.
Malgré tout l'enfant va tenter de dissimuler les traces de coups portés sur lui car il ne supporte pas que l'on puisse voir son corps meurtri. L'enfant ne souhaite pas montrer du doigt l'auteur de ces violences surtout quand c'est papa ou maman.
Les adultes doivent donc limiter le poids de la parole comme unique indicateur de souffrance. Il ne faut donc pas attendre que l'enfant s'exprime pour agir !
Les violences sexuelles :
Ce type de violence revêt des formes diverses : de la "haute criminalité" comme dans l'affaire Dutroux à des agressions beaucoup plus légères, plus insidieuses, plus sournoises mais tout aussi traumatisantes.L'adulte maltraitant profite de sa position de toute-puissance pour imposer à l'enfant un autre langage, son discours, sa domination en matière sexuelle. Il exerce alors un abus d'autorité.
Plus graves encore dans le type de violences sexuelles actuelles des réseaux, véritables organisations sociales, se constituent. En France, en juin 1997, un réseau de trafic de vidéos pédophiles a été démantelé (affaire Toro Bravo). Depuis, de nombreux autres réseaux ont été neutralisés.
Aujourd'hui c'est surtout sur Internet que se développe ce type de criminalité .
Les violences psychologiques :
Définir les violences psychologiques est un exercice compliqué. Pour une situation donnée, les évaluations peuvent être différentes.Il est très complexe de cerner cette forme de violence car ce qui est ressenti à présent comme une violence psychologique à l'égard d'un enfant était vécue, il y a encore cinq ou dix ans, comme un comportement social normal d'éducation stricte. Enfermer un enfant dans un placard relevait d'un pratique éducative courante. Aujourd'hui chacun s'accorde à penser que c'est insupportable et qu'il s'agit d'un violence psychologique. Les agressions verbales, les dévalorisations systématiques, les humiliations concernant leur niveau scolaire, leur apparence, leur physique, leurs capacités intellectuelles, bref tout ce qui remet en cause leur intégrité font partie des violences psychologiques.
Qui sont les auteurs ?
Pour prévenir les diverses formes de maltraitance, il est impossible de s'intéresser aux victimes sans se préoccuper des auteurs.
La violence dont est victime l'enfant maltraité est principalement exercée par une personne de son entourage familier (membres de la famille, éducateur, instituteur, etc...). L'agression extérieure commise par un individu étranger à l'univers affectif de l'enfant reste rare.
Les enfants à risque :
D'année en année, le nombre d'enfants qui risquent la maltraitance augmente. 97 % des départements citent les carences éducatives comme premier facteur de risque. Les conflits et séparations familiales viennent en seconde position suivi de près par les problèmes psychopathologiques des parents (alcool, drogue...). Le chômage, la précarité et les difficultés financières représentent également un signal d'alerte à ne pas négliger.
Que dit la loi ?
Pour les professionnels, assistantes sociales, éducateurs, médecins, instituteurs, le principe du secret professionnel est défini par les articles 226-13 et 226-14 du code pénal. Cependant les personnes astreintes au secret professionnel doivent toujours faire part des mauvais traitements à l'égard des mineurs de moins de 15 ans. La révélation du secret dans ce cas est possible (article 226-14 du code pénal).Dans tous les cas toute personne ayant connaissance de l'existence d'un enfant maltraité ou supposé l'être doit aviser les autorités médicales, judiciaires ou administratives. Ne pas le faire serait tombé sous la coupe de la non-assistance à personne en danger (article 443-3 du code pénal).
La parole de l'enfant :
On dit les enfants bavards, prêts à s'inventer des histoires tant leur imagination est débordante. Pourtant, il existe un domaine où les enfants font attention à ce qu'ils disent : celui des violences dont ils sont victimes.L'enfant maltraité, silencieux, se protège inconsciemment en gardant sous silence les violences dont il est l'objet. C'est pour mettre un terme à l'horreur vécue qu'il se décide parfois à en parler.
Ne pas prendre ses propos au sérieux, c'est exercer sur lui une nouvelle violence.
Il n'y a pas de fatalité :
Lutter contre les mauvais traitements, ce doit être l'engagement de toute notre société.
Un système de protection judiciaire de l'enfant en danger a été mis en place progressivement. Cependant il est extrêmement complexe.Les efforts doivent se poursuivre notamment par l'engagement encore plus grand des acteurs sociaux et judiciaires.
Pour prévenir les risques de maltraitance envers les enfants il est nécessaire également :
Pour les parents : de maintenir la fonction parentale spécialement dans les périodes sensibles de la vie familiale.
Pour tous les enfants : améliorer leur condition de vie, et promouvoir leur écoute dans tous les lieux où l'on discute des sujets concernant leur protection.
Pour les familles vulnérables : réduire les facteurs de risques susceptibles de générer de la maltraitance.
Un numéro de téléphone utile si tu es victime de mauvais traitements :
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Le travail des enfants
Depuis le début de cette journée,
environ 39 000 enfants sont morts,
de malnutrition, de mauvais traitements, de guerres...
Le travail des enfants, est une réalité qui ne concerne pas exclusivement les pays en voie de développement. En 2001 le Bureau International du Travail recensait 246 millions de petits travailleurs dans le monde.
Âgés de 5 à 17 ans plus de la moitié d'entre eux travaille à plein temps ! La majorité des enfants travaillent dans l'agriculture. L'artisanat et l'industrie sont aussi des secteurs clés : manipulation des fours où coule du verre fondu en Inde, fabrication de tapis au Népal et au Pakistan ...
Le travail des enfants reste un phénomène mondial, auquel aucun pays ni aucune région n'échappe.
Les crises de toutes sortes (catastrophes naturelles, chocs économiques, pandémie du VIH/SIDA, conflits armés) ont pour effet de pousser un nombre croissant de jeunes vers des formes de travail, parfois illégales et clandestines comme : la prostitution, le trafic de drogue, la pornographie et d'autres activités illicites.
On distingue :
Les enfants producteurs (mines, verres, tapis)
Les enfants en servitudes pour dettes (c'est le cas en Asie par exemple)
Les enfants esclaves (domesticité et prostitution). Dès 5 ans en Afrique
Les enfants travailleurs dans leur famille ou leur communauté ( 1/3 de la main d'œuvre agricole dans certains pays en développement)
Les filles qui participent aux tâches domestiques ne sont pas considérées au travail
Quelques chiffres :
Dans un groupe d'enfants de 5 à 17 ans, un sur six ( soit 246 millions) est astreint au travail.
Plus préoccupant encore, un sur huit ( soit 179 millions d'enfants) est encore assujetti aux pires formes de travail, celles qui mettent en danger sa santé physique ou mentale ou sa moralité.
Environ 111 millions d'enfants de moins de 15 ans sont astreints à des travaux dangereux et devraient y être immédiatement soustraits;
59 millions de jeunes de 15 à 17 ans eux aussi affectés à un travail dangereux devraient bénéficier de toute urgence d'une protection ou être soustraits à ce travail;
8,4 millions d'enfants sont assujettis à des travaux relevant des pires formes de travail des enfants, car il s'agit d'activités intrinsèquement condamnables: esclavage, traite, servitude pour dettes et autres formes de travail forcé comme le recrutement forcé en vue de la participation à des conflits armés, la prostitution, la pornographie et autres activités illicites.
A quoi travaillent-ils ?
D'un bout à l'autre de la Terre, on retrouve des enfants dans les champs, dans les mines, les ateliers ou dans les cuisines. L'agriculture est encore la plus grande utilisatrice d'enfants. Ce travail est souvent organisé de telle manière que les enfants doivent travailler aussi longtemps et durement que leur parents. La mortalité, la malnutrition et l'analphabétisme sont presque partout plus élevés dans les campagnes que dans les villes. Dans les grandes entreprises, la réglementation sur l'âge et la durée du travail est, en général, respectée. Ce n'est pas le cas des petites entreprises ou des petits ateliers non déclarés qui utilisent abusivement cette main-d'œuvre très économique.
On trouve des enfants qui fondent des tôles d'acier, tissent des tapis ou fabriquent des allumettes. Les locaux sont souvent sans air et sans lumière : on les appelle les "ateliers à sueur". Les enfants qui travaillent comme domestiques sont en général loués ou même vendus à des familles plus riches. Dans l'immense majorité, il s'agit de fillettes, souvent de moins de 13 ans, qui habitent chez l'employeur. Bien des enquêteurs pensent que les cas de mauvais traitement sont fréquents. Ce sont peut-être, de tous les enfants au travail, ceux qui sont le plus exploités et qui peuvent le moins se défendre car ils vivent totalement isolés.
Et puis il y a tous les enfants des rues : certains jeunes chassés de chez eux par la misère, ou orphelin, vivent entièrement dans la rue. Ils survivent en vendant des cigarettes ou des chewing-gums, cirent des chaussures, lavent des voitures, chantent sur les trottoirs ou bien mendient. Beaucoup d'entre eux basculent dans la délinquance et la prostitution.
Pourquoi les enfants travaillent-ils ?
Arrachés à l'enfance pour des raisons économiques et/ou politiques, ils font les frais de la misère, d'une crise, d'une guerre... parce qu'il constitue une main d'œuvre docile, l'enfant est de plus en plus exploité : des champs à la mine rien ne lui est épargné. Recherché pour sa souplesse et son petit gabarit, ou simplement pour son joli minois, il piochera dans les mines de charbon en Colombie, s'intoxiquera les poumons dans les tanneries du Pakistan, ou passera des heures dans la chaleur des sunlights d'une quelconque agence de pub.Depuis 30 ans le phénomène a considérablement évolué, et le travail de l'enfant s'apparente de moins en moins à un apprentissage. La crise économique, l'endettement des pays pauvres, les programmes d'ajustement structurel et d'austérité économique imposés par le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale ont conduit à des coupes claires dans les budgets sociaux et d'éducation. Certaines multinationales n'hésitent pas à recourir à cette main d'œuvre bon marché. Les enfants ont été contraints de travailler pour survivre, et des employeurs sans scrupules ou poussés eux aussi par le besoin, se sont précipités sur cette main d'œuvre. Dans bien des cas c'est l'enfant qui subvient aux besoins de la famille.
Les principaux facteurs du travail des enfants :
Pauvreté
Analphabétisme
Différence de salaire négligeable entre adultes et enfants
Décès ou absence permanente du père
Le niveau de sous-développement rural
Conditions de vie dans les quartiers pauvres de la ville
Impossibilité du système scolaire de garantir un emploi futur
Exigences physiques spécifiques pour effectuer certaines tâches ( mines, tissage des tapis, etc.)
Enfants abandonnés ou errants
Ecole buissonnière
Familles nombreuses
Emploi des parents.
Des conséquences graves sur leur santé et leur avenir :
Dans la plupart des activités effectuées par les enfants, les risques d'une détérioration rapide de leur santé sont important.L'utilisation de produits chimiques dans le cas des industries de la chaussure, de l'orfèvrerie et du textile mais aussi dans l'agriculture intoxiquent l'organisme fragile des enfants.
Dans l'industrie du tapis ou du tissage, les enfants sont entassés dans des lieux sombres et pollués de poussières de laine. Ils abîment leurs yeux et leurs poumons.
Les enfants chiffonniers sont souvent atteint de maladie de peau. Ils risquent de se couper et de contracter le tétanos.
Les enfants qui travaillent dans la construction ont des troubles de croissance et des déformations en raison du port de charges trop lourdes.
Les enfants qui travaillent dans les carrières et les mines sont exposés à la silicose. les enfants qui se prostituent sont de plus en plus fréquemment atteints par le SIDA.
Pour la plupart d'entre eux ils sont condamnés à l'analphabétisme à vie car ils ne vont pas à l'école. Isolés, souvent privés de leur famille, ils souffrent de carences affectives dont ils risquent de garder des séquelles à vie.
Alors que faire ?
Dix ans après la Déclaration des Droits de l'Homme, l'ONU a adopté en 1959, à l'unanimité, la Déclaration des droits de l'enfant. Concernant les enfants travailleurs elle précisait que l'enfant ne doit pas être admis à l'emploi avant d'avoir atteint l'âge approprié. 40 ans sont passés et rares sont les pays qui respectent ces simples droits. Et pourtant la presque totalité des pays de la planète ont ratifié la Convention Internationale des Droits de l'Enfant de 1989. En 1990, de grandes promesses ont été faites aux enfants.Les dépenses pour tenir les engagements du Sommet ont été évaluées à 100 milliards de francs par an, l'équivalent de ce qui est consacré tous les dix jours aux dépenses militaires de l'ensemble des pays du monde. Les solutions existent donc, mais c'est souvent la volonté politique qui manque.
En 1999 enfin un projet a été adopté à Genève par les représentants de 174 pays.
Le texte demande aux gouvernements de prendre des mesures immédiates et efficaces pour assurer l'interdiction et l'élimination des pires formes de travail des enfants de toute urgence.
L'UNICEF demande 6 mesures pour éliminer le travail des enfants :
L'élimination immédiate de l'emploi des enfants à des tâches dangereuses
L'organisation d'un enseignement gratuit et obligatoire
L'élargissement de la protection légale des enfants
L'enregistrement de tous les enfants à leur naissance (de manière à pouvoir déterminer leur âge sans fraude possible)
Une collecte et un contrôle adéquats des données (de manière à connaître avec exactitude l'ampleur du travail des enfants)
L'établissement de codes de conduite
L'exploitation sexuelle
des enfants
Pour le bon plaisir d'adultes sans scrupules plusieurs millions d'enfants et d'adolescents sont prostitués à travers le monde et/ou sont utilisés pour faire des photos et des films pornographiques.
Ces trafics rapportent gros à leurs auteurs mais détruisent des millions de vies d'enfants. Malgré une prise de conscience certaine, surtout après les affaires en Belgique, ce phénomène se développe et de nouveaux réseaux se créent notamment sur Internet.
Où se passe cette exploitation ?
C'est avant tout un drame de pauvres. Même si l'on rencontre sur tous les continents des pédophiles, la très grande majorité des enfants prostitués se trouvent dans les pays du tiers monde ou dans les catégories sociales très défavorisées des pays riches. Asie du Sud Est, grandes villes d'Amérique Latine, Afrique et Moyen Orient.
En Europe le phénomène se répand notamment dans les pays de l'ancien bloc de l'Est. Dans les pays riches, des enfants, moins nombreux, sont proposés par minitel ou Internet, ou encore entraînés dans des séances de photos pornographiques. La majorité de ces jeunes a entre 12 et 18 ans, mais certains ont à peine 8 ans et même des bébés sont parfois impliqués !
Les clients
A côté des pédophiles proprement dit, les clients sont des amateurs d'expériences nouvelles, des superstitieux convaincus que l'amour avec un enfant donne force et jeunesse, des cyniques qui recherchent des prostitué(e)s très jeunes dans l'espoir d'éviter le sida et les maladies sexuelles. Beaucoup de clients sont des adultes vivant dans les pays voisins, mais des centaines d'autres viennent des pays occidentaux (États Unis, France, Allemagne, Angleterre...) les poches remplies de dollars. Depuis quelques années des guides touristiques très spéciaux fournissent les adresses où l'on peut se procurer des enfants ! Internet offre également ce service.
La traite des enfants
Si la misère pousse certains enfants à se prostituer, beaucoup d'autres sont amenés de force sur le marché du sexe. Dans le sud de la Chine, en Birmanie, Laos, Cambodge, Vietnam d'une part, au Népal et au Bangladesh d'autre part, des agents recruteurs promettent aux enfants un travail, ou même les enlèvent et les emmènent vers la Thaïlande pour les premiers, l'Inde pour les seconds. En Inde encore, contre une somme d'argent, des petites filles sont mariées "à l'essai" à de riches arabes du Moyen-Orient. En Europe, les vidéos pornographiques saisies par la police sont très souvent tournées avec des enfants originaires des continents pauvres et prisonniers de réseaux clandestins de prostitution et pédophiles comme c'est le cas actuellement dans les anciens pays du bloc de l'Est.
QUE FAIRE ?
Agir au plan international
La convention internationale des droits de l'enfant interdit l'exploitation sexuelle des mineurs. En dénonçant sans cesse le problème devant l'opinion publique les gouvernements concernés devront, à terme, prendre les mesures qui s'imposent et ceci quelque soit le continent.
Sauver les enfants prostitués
De nombreuses ONG (Organisations Non Gouvernementales) tentent de porter secours aux enfants prostitués en dénonçant leurs exploiteurs d'une part, en aidant à la réinsertion des enfants d'autre part.
Un travail lent, difficile, incertain. Il faut d'abord arracher les enfants à leur proxénète, puis retrouver les familles, voir si elles sont prêtes à reprendre l'enfant, sinon l'accueillir dans un foyer, le soigner. Au moins la moitié des enfants sont malades, beaucoup ont le SIDA. Ils ont aussi besoin d'un secours psychologique pour sortir du cauchemar, les aider à construire une autre vie si leur santé leur permet. A peine quelques milliers d'enfants ont pu être ainsi sauvés.
Lutter contre la pauvreté
L'UNICEF, travaille avec plusieurs ONG pour une prévention à long terme, en particulier concernant l'éducation des filles et celle des enfants des rues. Pour sortir les enfants de cet engrenage infernal il faut leur trouver d'autres sources de revenus, les arracher à la misère.
Adapter et appliquer les lois
Pratiquement tous les pays du monde interdisent la prostitution enfantine et la pédophilie, mais certains poursuivent plus les enfants que leurs clients s'ils ne ferment pas carrément les yeux !
Sous le pression des associations locales et des ONG, le Sri Lanka, la Thaïlande et les Philippines ont enfin renforcé leur législation, et surtout entrepris de l'appliquer plus rigoureusement. Mais les proxénètes achètent le silence des policiers locaux et ces pays craignent qu'une trop grande répression fasse fuir les touristes dont ils ont économiquement besoin.
Il faut donc agir à la source, c'est à dire poursuivre non seulement les proxénètes, mais aussi leurs clients pour décourager les trafiquants.
Informer les enfants
Les pédophiles et leurs complices se procurent des enfants et des adolescents par la contrainte et par la ruse. Ceux-ci sont des proies d'autant plus faciles qu'ils ignorent l'existence même de la pédophilie et que, une fois piégés, ils ne savent pas où demander du secours, où n'osent le faire. C'est pourquoi des spécialistes ont mis au point des documents pour aider les jeunes à éviter ces pièges ou à en sortir.
Empêcher les récidives
Bouleversés par les viols et assassinats d'enfants par des pédophiles récidivistes, plusieurs pays recherchent des moyens d'empêcher ces criminels de recommencer à leur sortie de prison.
Les États Unis appliquent dans certains cas, un traitement chimique pour inhiber les pulsions sexuelles.
Les Canadiens proposent de longues cures thérapeutiques pour faire prendre conscience aux criminels du mal qu'ils ont causé, les aider à discerner les symptômes d'une rechute et trouver les moyens de l'éviter. La France vient d'inscrire dans loi l'obligation, pour ce type de criminel, d'un suivi médical et psychologique à vie.
Si certaines sont discutables, ces méthodes diminuent les risques de récidives.
Réprimer le tourisme pédophile
Depuis 1990, l'ECPAT (End Child Prostitution And Traffiking) fait campagne contre les organismes qui proposent aux touristes occidentaux des "excursions" sur les lieux de prostitution enfantine. Elle invite les grands organismes de tourisme à signer une charte où ils s'engagent à ne pas proposer ce type d'activité. Cette action a incité douze pays occidentaux, dont la France, à voter de nouvelles lois leur permettant de poursuivre leurs ressortissants amateurs de ce "tourisme" très spécial, même lorsqu'ils ont commis leur délit dans un autre pays que le leur.
La loi n'a pas encore été appliquée en France, mais des procès se sont déjà ouverts en Allemagne.
Renforcer et coordonner les actions policières
Depuis une dizaine d'années, Interpol (organisation internationale de police criminelle) a attiré l'attention des pays membres sur ce problème, demandé la nomination de fonctionnaires spécialisés, proposé à ceux-ci des formations spécifiques. Une coordination internationale indispensable face aux réseaux internationaux de pédophiles.
Les enfants face
à la guerre
La guerre fait des ravages chez les enfants. Les populations civiles sont de plus en plus visées. Les exodes massifs du Rwanda et du Kosovo en sont encore une preuve. La destruction des foyers, des écoles et des villages en Irak fait davantage de victimes chez les enfants que les balles et les bombes.
Estimation du nombre d'enfants victimes de conflits armés durant la dernière décennie :
(Afghanistan, Tchétchénie, Irak, Somalie, Cambodge, Rwanda, Haïti, Bosnie...)
Tués : 2 millions
Gravement blessés ou mutilés à vie : 6 millions
Sans abri : 12 millions
Orphelins ou séparés de leurs familles : plus de 1 millions
Traumatisés psychologiquement : 10 millions
Ces chiffres (source UNICEF) ne tiennent pas compte du dernier conflit au Kosovo ni ceux en cours en Afghanistan et au Moyen Orient (Palestine-Israël-Irak).
Enfants soldats
300 000 enfants dans 44 pays de la planète, dont certains n'ont pas plus de 8 ans, participent directement aux conflits. Ils sont soldats ou porteurs contraints de travailler. Certains autres ont appris à tuer et à torturer. Si leur nombre global reste stable, les pays ayant recours aux services de ces gamins sont eux plus nombreux qu'il y a trois ans.
Chair à canon dans les conflits armés, les enfants-soldats sont aussi démineurs, espions, porteurs, esclaves sexuels, gardiens des exploitations de pétrole ou de diamants finançant les rébellions d'Afrique.
Dans certains pays, en Afrique en particulier, des enfants, le plus souvent orphelins ou séparés de leur famille, sont enrôlés de force dans l'armée ou dans des bandes qui luttent contre les gouvernements au pouvoir. En Angola, par exemple, ils étaient ainsi 3000 à avoir reçu, dès l'âge de 10 ans, un uniforme, des bottes et une mitraillette. Placés en première ligne lors des attaques, mais souvent livrés à eux-mêmes lors des replis, ces garçons ont participé à plusieurs batailles, ont connu la faim et la peur et se souviennent d'avoir tué des soldats ennemis pour se défendre.
Beaucoup d'entre eux sont morts.
Parmi les 41 pays qui les exploitent, contre 30 il y a trois ans, la palme revient à la Birmanie : les enfants-soldats y seraient quelque 50 000.
Les enfants-soldats sont aujourd'hui moins nombreux au Proche-Orient ou en Amérique latine, en raison de la réduction du nombre des conflits. Ils seraient 120 000 dans les différentes guerres d'Afrique, et combattent aussi dans les rébellions des Philippines, de Papouasie-Nouvelle Guinée, et les conflits de Macédoine, de Colombie.
Violence conjugale
La violence conjugale est un grave problème de société, qui touche tous les milieux sociaux, toutes les cultures. Elle est inacceptable.
La violence conjugale touche toutes les catégories sociales, toutes les cultures. Ce phénomène est lié au statut de la femme tout au long des siècles.
La violence dénoncée avec horreur, lorsqu’elle se passe dans la rue, dans une chambre de torture ou à l’autre bout du monde, se produit quotidiennement au sein de la famille et ne suscite ni remous, ni réactions politiques, lorsque les femmes en sont victimes.
Cette violence n’est pas accidentelle, elle n’est pas le résultat d’un simple conflit, ni le symptôme d’une union en difficulté, elle est un comportement inacceptable puni par la loi. C’est un abus de pouvoir dans une relation de couple où l’un des partenaires utilise un rapport de force pour contrôler l’autre.
La violence s’exerce sous différentes formes avec régularité. Les comportements violents se multiplient et alternent avec des moments d’accalmie. Il s’agit d’un processus qui déstabilise la victime, et rencontre souvent l’incompréhension de l’entourage et des professionnels. La violence conjugale bénéficie du secret du privé, ce qui permet aux auteurs d’asseoir leur contrôle dans l’impunité. Elle constitue la forme la plus fréquente des violences envers les femmes. Elle fait partie, dans nos sociétés, d’un héritage patriarcal caractérisé par le déséquilibre des rapports de pouvoir entre les sexes.
Qui est concerné ?
La violence conjugale, depuis des millénaires, est présente sur tous les continents de la planète. C’est une violence ordinaire qui touche des hommes et des femmes ordinaires, elle n’a pas l’apanage d’un groupe social, économique et culturel. La violence conjugale n’est pas un héritage inéluctable, on ne naît pas violent, on apprend à le devenir. L’histoire collective et personnelle, la construction sociale, le poids d’une culture patriarcale conduisent certains hommes à des comportements sexistes et violents envers les femmes.
Ses caractéristiques
Coups de poings, gifles
Blagues humiliantes, sarcasmes
Séquestration
Etranglement, brûlures
Coups de couteau, fractures
Sévices sexuels, harcèlement
Dénigrement, mépris
Eclats de voix, ordres contradictoires
Tortures, mutilations, roulette russe
Menaces
Destruction de biens
Les violences à l’égard des femmes ne peuvent être considérées simplement comme accidentelles dans la relation entre individus car elles reposent sur un ensemble de facteurs historiques, culturels, sociaux et psychologiques. La violence conjugale est, dans une relation privée ou privilégiée, une atteinte volontaire à l’intégrité de l’autre, une emprise, un conditionnement dont il est difficile de se dégager lorsqu’on est la victime. La violence se développe à travers des cycles dont l’intensité et la fréquence augmentent avec le temps, jusqu’à pousser la femme au suicide ou à l’exposer à l’homicide. 400 femmes meurent chaque année sous les coups d’un mari violent. Plus d’une chaque jour !
Le chiffre des violences conjugales est un chiffre noir. Les estimations se rejoignent cependant pour dire qu’environ 3 millions de femmes sont victimes de violence conjugale, soit une femme sur sept. Cette femme connait son agresseur. Il habite à la maison. Cette femme est peut-être notre amie, notre voisine, notre sœur...
SOS femme violence
Tel : 01 40 33 80 60
(Lun-vend. 7h30-23h30 - Sam.10h-12h)
Serveur minitel : 3615 SOS FEMMEPour hommes violents :
Association d'aide aux hommes violents
6, impasse Orteaux 75020 Paris
Tel : 01 40 24 05 05
La violence familiale
Les personnes âgées
80% des personnes âgées battues sont des femmes.
Le thème de la violence familiale à l’encontre des personnes âgées est largement tabou. L’image sociale négative de la vieillesse s’oppose, également, à la levée du tabou. En effet, elle tend à banaliser la violence en lui fournissant un schéma interprétatif qui en favorise la méconnaissance.
Très rare sont les personnes âgées qui se plaignent, exceptionnelles celles qui portent plainte. Leur dépendance affective à l’égard de leurs enfants est le plus souvent telle, qu’elles préfèrent les sévices à l’exclusion et au rejet, plus, elles n’imaginent même pas d’autre issue que de se taire et de subir...
Le cas des personnes âgées battues a été signalé, pour la première fois, en 1975 : “grand-mères battues”. Il est significatif que ce titre désigne spécifiquement les femmes comme victimes de ces violences.
Ces violences peuvent prendre différentes formes :
Abus d’ordre physique : coups et blessures, refus d’aide en cas d’urgence, négligences graves en ce qui concerne l’alimentation, l’hygiène et les soins corporels.
Abus d’ordre psychologique : insultes, humiliations, isolement, séquestration.
Abus d’ordre financier : escroquerie, usurpation de biens.
Du côté des jeunes
Que pensent-ils de la violence ?
La violence, une réalité observée,
pas nécessairement vécue par tous
Le
rapport des jeunes à la violence apparaît complexe. Si certains
jeunes se sentent peu concernés, d’autres expriment la peur,
d’autres expliquent le sentiment d’une violence qui permet
d’atteindre une dimension supérieure. Si certains envisagent
la violence dans ses aspects négatifs, d’autres l’utilisent
comme faisant partie des éléments qui leur permettent de
construire la personnalité et la vie qu’ils choisissent.
La
violence peut aussi être vécue comme positive par les
jeunes. Pas nécessairement pour elle-même, mais pour ce
qu’elle pourrait procurer en retour. Pour certains jeunes, la
violence est clairement partie prenante dans la construction d’un
avenir. Un avenir que certains veulent imaginer radieux ... comme au
cinéma. Un avenir qui se construit parfois dans la violence
... comme au cinéma, et comme pour ses héros. Une violence
qui semble parfois être la seule arme pour réussir dans
la vie. Utiliser la violence pour se défendre. C’est aussi
un aspect que des jeunes peuvent considérer comme positif. La
violence peut aussi être vécue positivement quand elle
est pensée comme une façon de faire passer des idées,
un message, à défaut d’autres possibilités.
L’émeute et le terrorisme peuvent alors aussi être
valorisés par des jeunes.
Les jeunes disent utiliser la violence pour une raison qu’ils estiment valable : la réponse à un acte violent de quelqu’un d’autre, la vengeance, la nécessité de se faire respecter.
Le
harcèlement, la violence morale ...
Parler de violence morale avec les
jeunes, c’est leur parler d’un concept qu’ils ne maîtrisent
pas. Ils ont le sentiment diffus que ce type de violence existe : ils peuvent
le subir, mais ils ne lui donneront pas ce nom.
La
parole, les mots
Les jeunes sont assez unanimes pour
dire que l’utilisation de la parole peut être une forme de violence.
Les jeunes peuvent donner des exemples concrets de violences en paroles.
Parmi ces paroles qui blessent et qui sont considérées violentes,
relevons les mots insultants, ces mêmes mots, mais utilisés à l’encontre
de la famille, des parents et plus particulièrement de la mère,
les paroles racistes. Ces violences verbales peuvent être exprimées
dans des cadres divers.
Certains expriment que la violence
en paroles peut être plus durement vécue qu’une violence
physique.
Des attitudes, des paroles peuvent aussi être de la violence, et parfois
(souvent) perçues plus durement que des formes de violences visibles.
Le manque de respect est vécu particulièrement violemment par
les jeunes.
Les
violences physiques
Les jeunes reconnaissent donner
et recevoir des coups. Ils minimisent cependant souvent leur gravité,
hésitant à leur donner l’appellation de violence.
D’un coup donné, on passe parfois à une dispute avec
des échanges de coups, et pour des raisons très diverses.
Parfois, la bagarre est vécue un peu comme un jeu, un rituel, un
moment incontournable d’une soirée bien arrosée. Certains
jeunes répondent à la provocation par des bagarres.
Parfois, les jeunes peuvent être confrontés à des rixes, liées à des pratiques délinquantes organisées, où des enjeux pourtant peu visibles (deal, territoires « commerciaux » à protéger...) semblent bien compris par ces jeunes dans leur rôle d’observateur.
Les coups sont parfois considérés comme violence, parfois pas. Jeux, rituels, exigent aussi leur ration de coups. Quand ils sont violence, les coups répondent à des provocations ou sont liés à des pratiques délinquantes.
Les
préjugés,
l ’insulte de l’étiquette
Parfois, les différences
(origines, cultures, goûts musicaux, ...) sont pointées et
marquées du sceau du dédain ou du manque de considération.
Ces attitudes qui étiquettent et stigmatisent, apparaissent parfois
insultantes et donc violentes pour les jeunes.
Les
regards qui jugent
Le regard est aussi une forme de
violence. Les jeunes peuvent aussi reconnaître utiliser le regard
comme une forme de violence, et marquer leur supériorité rien
qu’avec les yeux.
Leur coller une étiquette
(y compris celle de jeune, qui suffit à cataloguer) est vécu
comme une grande violence par les jeunes. Le racisme vécu au jour
le jour (simplement au travers d’un regard) est une de ces violences.
Les jeunes qui le subissent pensent qu’il leur rend l’accès à la
société plus difficile, et mettent en place des stratégies
parfois violentes contre ces étiquettes.
Le regard simplement peut coller l’étiquette. Il est alors vécu
comme une agression par les jeunes. Mais certains l’utilisent pour
marquer leur supériorité.
Des
jeux violents
La violence est aussi un jeu, nous
disent certains jeunes. Des coups peuvent être échangés
tout comme des insultes, mais cela peut très bien se passer de manière
ludique. Si à l’observation apparaît la violence, le
ressenti des protagonistes est bien différent.
Faut-il considérer comme réellement violent tout acte qui en aurait l’apparence ? Ce que les jeunes considèrent violent, peut être très différent de ce que renvoie une image traditionnelle. Ce qui y est appelé violence peut être défini par les jeunes comme moyen d’expression ou jeu.